Let's cook together [Hoon]

La nuit est tombée depuis des heures déjà et pourtant, je ne suis pas au chaud dans mon lit, non, je sort à peine de l’hôpital. Aujourd’hui n’a pas été une journée facile, au contraire. Je me suis sentis, bizarre, comme si cette journée nuageuse avait impacter mon moral.

Il faisait froid, le ciel était gris et cela ne me donnait qu’une seule envie : dormir bien au chaud. Cependant, je meurt de faim et je n’ai pas pensé à faire des courses, mais à cette heure aucun restaurant n’est ouvert… Quoique… Je crois bien que je peux trouver un rayon de soleil aujourd’hui. Je me dirige donc vers le quartier des affaire où se situe si je ne me trompe pas un restaurant sortant du lot.

J’entre donc dans ce restaurant malgré la pancarte qui indiquait que le restaurant était fermé, mais il y avait des lumières à l’intérieur et je savais qu’elle était encore là. Je ne sais pas pourquoi j’en étais si sûr, mais je le savais. J’entend alors sa voix et je me mis à sourire en pensant à la tête qu’elle ferrait.

Puis je la vis, belle comme un rayon de soleil réchauffant cette journée froide et morose. Même si elle n’était pas habillée et maquillée comme la dernière fois, elle était toujours aussi ravissante. Je souriais à sa pique et à ses paroles réconfortantes.

- Et moi je suis content aussi d’avoir ouvert cette porte, j’avais un peu peur de tomber sur ton apprenti que sur toi, mais je ne suis pas déçu.

Je lui souriais et m’approchais d’elle, un regard tendre et un sourire malicieux. Je vois bien que notre journée à tout les deux n’a pas été facile et alors que je m’approchais d’elle… J’entendis son ventre crier famine. Je me stoppais net avant de partir dans un léger fou rire. Je retroussais mes manches.

- Eh bien ! Je vois qu’on est deux à avoir faim ! Tu me laisserais utiliser ta cuisine pour te mijoter quelque chose ?

Je la regardais avec un aire de fierté, car oui je voulais lui montrer ce que je suis réellement capable de faire. La dernière fois je n’ai pas fait grand-chose, mais peut-être qu’avec plus de temps je peuux faire mieux.

Je commence à la connaître et de ce fait, je commence à être un peu plus alerte sur ses taquineries et notamment celle sur Jo’ le commit gay. Après, je n’ai rien contre, chacun s’amuse comme il l’entend, mais je préfère la compagnie des femmes. Néanmoins, je souris à sa petite blague en allant dans son sens.

- Ma foi, je fais craquer tout le monde j’y peux rien… Mais à choisir je prendrais la succulente Bay en plat principal.

Un petit regard malicieux avant de me rendre compte qu’elle aussi à faim, il fallait s’y attendre vu l’heure en même temps… Ma foi, je suis un homme et j’ai des talents à faire valoir auprès des beaux yeux de la demoiselle. J’avoue j’ai un peu forcer le destin de demander à une cuistot de me laissée sa cuisine, mais elle semble affamée et fatiguée comme jamais, certes moi aussi, mais bon pour ce regard de braise je cuisinerais jusqu’au aurores !

- Un honneur dont j’espère être digne.

Je la suis et l’écoute attentivement tout en regardant autour de moi. Tant d’ustensiles, tant de vivres, c’est pas la Corée du Nord ça c’est sûr. J’avais qu’un couteau et une poêle, en exagérant un peu, mais on faisait avec ce qu’on avait, pas grand-chose donc. Elle me lance ensuite le défi de l’épater et je lui répondit par un clin d’oeil.

- Fait moi confiance, ce sera mieux que ce fameux lendemain de cuite.

Je ricanais et commençais mon œuvre. En vrai j’ai fais le mariole mais j’ai aucune idée de quoi faire pour la régaler. Y a un plat que je cuisine presque à la perfection sans vouloir me vanter, c’est le porc au caramel et j’ai vu un bon morceau d’échine de porc qui attend que ça de se faire cuisiné !

Je commence donc par prendre une planche à découper avec un couteau de cuisine moyen et une cuillère à soupe. Je prenais aussi un verre doseur et une casserole avec couvercle. Et pour le riz je prendrais juste une casserole et un bol. Ah ! Et aussi des légumes, c’est bon ça ! J’en prend quelque uns et les pose à coter du matériel nécessaire à les cuisinés. Voilà, je suis enfin prêt, j’ai réunis le reste des ingrédients sur la table et me fit craquer les doigts. Avant de commencer je jetais un regard à la belle en train de finir son ménage.

Et puis je me mis à cuisiner tout sourire, exécutant des gestes que j’avais fais et refais des milliers de fois, tout était presque automatisé et d’une précision innée. Seulement, plus je cuisinais plus je me remémorais les instants passés avec mon père. Quand nous fûmes en Corée du Nord, c’est avec lui que j’appris à cuisiner. Depuis sa mort je fais ce plat seul, et malgré le fait que je cuisine pour une personne spéciale ce soir, je perdais peu à peu mon sourire quand je cuisinais et regardais la poêle de légume pas encore faite, que mon père faisait en même temps que moi.

- Appa…

Juste un murmure perdu dans mes pensées, mais ce simple mot de coréen voulait tout dire, j’ai beau être en très bonne compagnie, mon père me manquais. Je soupirais en cuisinant, foutue nostalgie.

Ressasser le passé n’est jamais bon, du moins quand je repense aux bons moments indéniablement j’en reviens à tout ce qui c’est passé après… Cependant, la demoiselle qui jusque là m’observait, se positionna à mes côtés, me sortant de mes songes. La sentir près de moi me rendis peu à peu le sourire et la sentir investie dans ce que je faisais me donnait du baume au coeur, où bien c’était car je faisais mal les choses ? Je pense pas vu son visage radieux.

Finalement j’acceptais qu’on cuisine ensemble, au moins personne ne se sentira inutile dans cette cuisine. Je lui confiais la lourde tâche de préparer les légumes sautés dans le wok et lui indiquant les doses pour les sauces. Puis alors que je laissais mijoter la viande, je m’attelais à la tâche du riz, le purifiant de l’amidon excédentaire. Elle préparait la table et moi je laissais cuire le riz, chacun avait son activité dans le seul but de passer un bon moment.

Elle me taquina sur mes compétences en cuisine et chercha à savoir d’où me vienne ces talents cachés. Disons que la Corée du Nord offre très peu de loisirs, si bien que les choses du quotidien étaient les seules choses qui nous permettait de nous évader, mon père et moi.

- Bien sûr que non, la cuisine n’a rien à voir avec la chance. Merci du compliment en tout cas. Et sinon c’est avec mon père que j’ai appris à cuisiner.

Je souriais, mais avec un peu moins d’entrain, le sujet de la famille était un sujet un peu sensible à aborder. Je faisais tout pour oublier cette période de ma vie après tout… Bay m’expliqua à son tour que c’était son grand-père qui lui avait transmit son savoir, comme quoi la cuisine transcende les générations. Elle m’expliqua aussi un peu son enfance dans ce bâtiment et j’imaginais une jeune fille courir de partout dans cette cuisine, jeune et insouciante, je souriais à cette pensée.

Avec toute cette nostalgie, j’en aurais presque oublier le plat qui chauffait, je me dirigeais vers mes plats avec les deux assiettes, mais sa question me stoppa net pendant quelques secondes. S’ils me manquaient ? Mon père était mort et ma mère je la fuyais tout comme mon pays, je ne vois pas pourquoi ils me manqueraient, je vois vraiment pas…

- Parfois…

Oui, parfois je repense à tout cela et ça me manque, ces petits moments où nous étions en famille. Enfin, on ne change pas le passé. Je pose les assiettes et commence à servir le riz que je met dans un bol pour le mouler et faire une jolie boule de riz dans l’assiette. Je prenais une bonne portion de porc au caramel que j’étalais sur le riz et ensuite je mettais les légumes en croissant de lune autour du riz et du porc. Voilà, tout était prêt et j’en salivais déjà ! Je posais l’assiette devant la demoiselle et m’installais en face d’elle.

- Et voilà ! Porc au caramel accompagné de riz et de légumes sautés ! Je t’en prie, goûte et dit moi ce que tu en pense.

Je souriais, je voulais vraiment voir si elle appréciait ma cuisine, c’était le plat que je maitrisais le mieux, il ne peut pas être mauvais. Si avec ça on se régale pas, je veux bien manger des graines de sésame pour le restant de mes jours !

J’avoue, je suis pas peu fier de mon plat, c’est ma petite fierté à moi, savoir cuisiner. C’est ce qui me démarque des autres, je suis autonome et un homme au foyer, en plus d’avoir une bonne situation. Enfin, là n’est pas la question, j’attend impatiemment la réponse de la demoiselle. Je volais son avis, savoir si je l’avais impressionnée, elle une chef cuisinière !

D’ailleurs, je pense qu’elle me fait mariner aussi vu le temps qu’elle met pour déguster la première bouchée de mon plat, des secondes, puis des minutes qui me semble une éternité… Finalement, son avis positif me fit sourire et cela se lisait sur mon visage que j’étais ravi.

- Et il était encore meilleur médecin.

Puis la conversation se centra un peu plus sur moi et mon travail, l’aspect quasi permanent de mon travail dans ma vie et j’en profitais pour parler du sien. En vrai je pensais qu’être à son compte offrait plus de temps, mais on dirait que je me trompais lourdement.

- C’est important de se changer les idées je trouve, moi aussi j’ai besoin de respirer de temps en temps, comme là par exemple.

Je lui souriais et glissais une petite phrase taquine comme quoi, si elle voulait se divertir, ma porte était toujours ouverte. J’en rigolais tout seul, mais au moins elle comprenait que je plaisantais… Ou pas. Enfin, le repas touchait à sa faim, je m’étais régalé et on dirait qu’elle aussi.

- C’est toujours un plaisir de te voir aussi. Désolé de ne pas être passé plus tôt, le travail est parfois… Prenant.

Je lui souriais et la regardais droit dans les yeux. Je pourrais me perdre dans son regard, mais… Ce n’est pas le moment de rêvasser, je lui demande de rester assise et que je m’occupe du reste, de la vaisselle bien entendu. Je passe prendre son assiette et m’arrête deux petites secondes pour lui susurrer une petite phrase à l’oreille avant de repartir en cuisine les mains pleines.

- Je suis plutôt habile de mes mains, la vaisselle ne me résistera pas longtemps.

Un petit clin d’oeil et je m’attaquais à la tâche, mais je n’étais pas prêt à ce qui allait se passé, vraiment pas du tout…