Tu étais détendue sans pour autant dire que tu étais apaisée. Tout te fait peur, tu te dis que peut-être, vous en sortirez pas vivants. Que vous alliez peut-être mourir, que tu allais perdre la vie en plus de retirer la vie de ton enfant sans même qu'il ait pu vivre dans ce monde. Même si ce monde est atroce, même si tu avais peur de donner naissance à ton enfant dans ces conditions, tu veux tout de même le porter dans tes bras, le bercer, le nourrir, le chérir et l'aimer. Lui donner tout ton amour, vu qu'il lui manquera l'amour d'un père, alors tu lui donneras le double de tendresse. Mais pour ça, il fallait que vous vous attaquiez à un dragon divin. Tu soupirais en y pensant. Tu hochais la tête aux paroles de Nemeroff, bien que tu avais vu qu'il semblait tout tremblant après ces quelques phrases, restant silencieux. As-tu dit quelque chose de mal ? Tu espères que cela ne soit pas le cas.
Baissant la tête? Toi aussi silencieuse, tu ne savais pas réellement comment changer la discussion, si ce n'est en faisant mention de ses peurs. De tes craintes que Nemeroff ne revienne pas vivant, et tu te connais, si il venait à mourir, tu t'en voudrais jusqu'à la mort. Après tout, il prenait part à une histoire qui ne le concernait absolument pas, pourquoi mourir avec une chose qui ne le regardait pas ? Tu déglutissais, pourquoi tu te sentais si mal, ce n'est pas agréable… Tu avais beau avoir la tête ailleurs, tu entendais quelques mouvements dans l'eau, puis du coin de l'œil, la silhouette de Nemeroff était apparue, venant t'embrasser sans dire un mot. Tes joues étaient rapidement devenues rouges alors que tu ne bougeais pas pour autant. Quand il s'était reculé, il te promettait de revenir vivant alors que tes yeux étaient encore écarquillés pour ce qu'il venait de se passer.
Il avait posé sa tête contre toi, sentant qu'il était légèrement apaisé, complimentant ta gentillesse. Tu respirais doucement, des souffles réguliers alors que tu venais caresser sa tête.
▬ «
Si tu me vois ainsi... J'en suis ravie. »
Tu te redressais, cherchant une de ses mains pour la prendre dans la tienne avant de le regarder dans les yeux.
▬ «
Si nous revenons vivants... Veux-tu, devenir mon fiancé ? Attendons nous, que tu atteignes la majorité, et soyons fiancés. Qu'en dis-tu ? »
“Pain and suffering are always inevitable for a large intelligence and a deep heart. The really great men must, I think, have great sadness on earth. ▬ Fyodor Dostoïevski.