Petits secrets entre voisins [PV Hoon]

Les nouveaux voisins avaient emménagé il y a presque un mois, juste en face de la maison de Monsieur Park. Ils étaient plutôt discrets mais ne manquaient pas de saluer chacun de leur voisin ou venir faire la conversation avec le voisinage. Cependant, une rumeur courait entre les chaumières... La plupart des personnes de cette ruelle se méfiaient de ces nouveaux voisins ; il disait qu'il y avait quelque chose de pas net chez eux, qu'ils mentaient. Peut-être que Monsieur Park pensait la même chose de Naomi et Clément ? C'était ainsi qu'ils étaient venus sonner à sa porte, un soir, pour se présenter.

Ils avaient même été plus loin, ils l'avaient invité à dîner pour parler un peu de tout et de rien... Ainsi, Hoon pu apprendre que Naomi avait trouvé un boulot de serveuse dans le café du coin et que Clément était photographe. Quant à leurs raisons d'arrivées en ville ; elles étaient plutôt floues... Apparemment, le couple voulait changer d'air et avaient entendu parler de cette ville. Ils avaient donc décidé d'emménager par ici. Voilà donc ce qu'il savait sur ce couple. Ce qui était encore plus bizarre, c'est qu'il n'y avait pas beaucoup de photos dans le salon, dans la cuisine... Pourtant, cela faisait plusieurs temps qu'ils étaient installés et Clément était photographe.

Ainsi, pleins de petites choses mettaient la puce à l'oreille de plusieurs personnes... L'un des voisins avait même dit à Hoon que le couple devait être des policiers infiltrés. Un autre lui avait sortie qu'ils fuyaient la guerre de leur pays et d'autres encore les accusaient d'être un couple tueur en série fuyant la police... Bref. Les nouveaux voisins n'étaient pas si bien vu. Un soir de juillet, Hoon pu remarquer qu'il y avait du grabuge dans la maison d'en face ; si calme d'habitude. Il n'était pas certain, mais il avait même vu quelques individus rodés près de la maison ; comme les jours précédents... En tout cas, il y avait beaucoup de bruits dans cette maison : des verres qui cassent, des meubles renversés et des silhouettes étranges. Peut-être que les voisins étaient en danger ?

Comment savoir ce qu'il se passait réellement dans cette maison ? Impossible... Mais les ombres et les bruits ne laissaient présager rien de bon. Hoon s'en doutait, ses voisins étaient en train de se faire cambrioler, peut-être qu'ils se faisaient également attaquer ? Il fallait quand même reconnaître que c'était courant dans cette ville. Il ne manquerait plus que les cambrioleurs soient des Elementis ou des Domae et ce serait vraiment le gros lot pour ces trois personnes sans pouvoir. Armé d'une batte de baseball et de son courage, le médecin décida d'aller jeter un coup d’œil chez les voisins et surtout, leur filer un coup de main. Personne ne d'autre ne semblait vouloir les aider.

Jet d'esquive sur 65 : 64 - Réussite.

Le médecin entra doucement dans la maison. Il s'attendait sûrement à tout. Et en posant un pied à l'intérieur, il n'eut pas beaucoup de bruit ; étrange pour des cambrioleurs qui semblaient s'attaquer aux habitants... Est-ce qu'il était trop tard pour son intervention ? Heureusement pour lui, son attention était au maximum et il eut le temps d'éviter un couteau de lancé qui le frôla de très, très près. De quoi lui donner une peur bleue ! Pas de doute, les personnes étaient encore là et ils savaient que quelqu'un venait d'entrer dans la maison.

Jet d'attaque de Hoon sur 40 : 9 - Réussite.

Par réflexe, le jeune Coréen utilisa sa batte de baseball pour se défendre contre son agresseur et par chance (pour lui), il lui donna un sacré coup dans le ventre qui coupa net le souffle à son adversaire. Ce qui lui donna l'occasion d'avancer un peu plus loin dans la maison, tombant nez à nez avec Naomi et Clément qui étaient dans une mauvaise position, face à deux individus armés jusqu'aux dents.

- Hoon ?

Tous les quatre semblaient étonnés de voir le nouveau venu dans la cuisine. Cette vague d'étonnement donna l'occasion à Clément de laisser un couteau de cuisine sur l'un de ses agresseurs. Un rapide combat commença entre le couple et les assaillants permettant à Hoon de constater que ses voisins étaient de bons combattants. Quelques minutes plus tard, le calme revient dans la cuisine et les deux corps des agresseurs gisaient dans leur sang. Mais ce n'était pas fini ! Clément eut aussitôt le réflexe de courir vers le salon et revint quelques secondes plus tard, un air dépité sur le visage.

- L'autre est parti...

Vu le ton qu'il avait utilisé, c'était loin d'être une bonne nouvelle et Naomi renchérit en laissant échapper un soupire. Cette dernière remercia Hoon d'être venue leur filer un coup de main et lui conseiller de rentrer chez lui... Mais une vivre douleur au niveau du ventre attira l'attention de ces messieurs : elle avait une belle entaille de plusieurs centimètres. Clément se précipita vers elle lui l'asseoir sur le canapé et lui demanda de respirer profondément avant de lancer un regard vers son voisin.

- S'il vous plait... Vous êtes médecin, vous pouvez l'aider ?

- S'il vous plait... Vous êtes médecin, vous pouvez l'aider ?

- Voyons Clément, pour qui me prenez-vous ? Je suis l’un des meilleur dans mon domaine. J’espère que vous être pas trop possessif. Naomi, désolé mais ce n’est point votre corps qui m’attire cette fois-ci.

- Cette fois-ci ?!

Personne n'eut davantage de réponses puisque le médecin s'attela directement à la tâche. Naomi perdait du sang, c'est vrai, mais elle était entre de bonnes mains et tous les deux semblaient soulagés de ne pas aller voir les médecins de l'hôpital. Hoon sorti plusieurs choses de sa sacoche, ce qui fit froncer les sourcils des deux amoureux ; il en avait des choses dans son sac ! Naomi remarquait la boule de tissu que lui tendait Hoon, peu convaincue... Hoon prenant sûrement ça pour de la peur. A la remarque du médecin, elle décida de mettre le bout de tissu dans la bouche ; au cas où.

Il n'y avait aucun doute, cela faisait réellement mal et même si elle laissa échapper quelques cris de douleur, Naomi semblait plutôt habituée. L'opération dura plusieurs minutes. Hoon était très concentré dans son travail, Naomi prenait de grandes inspirations tandis que Clément était occupé à jeter des coups d’œil par la fenêtre : il était réellement sur les nerfs. Lorsque l'opération se termina, la demoiselle baissa son haut et remercia le médecin pour le coup de main. Elle semblait déjà prête à reprendre sa vie normale ! Comme si il n'y avait pas de cicatrices sur son ventre.

- Eh bien, pour un photographe et une serveuse vous vous battez bien… Enfin, j’ai finis. Du repos pour laisser le temps de cicatriser. Par contre je suis pas expert, mais le gars risque de revenir. Vous voulez pas venir chez moi plutôt ? On sera plus au calme pour discuter de ce qui viens de ce passé.

- Ça devrait aller. Ils ne vont pas revenir avant un moment.

Cela sous-entendait qu'ils allaient sûrement chercher du renfort. A ce mots, Clément proposa de faire ses valises pour partir d'ici ; mais Hoon ne manqua de demander plus d'explications. C'est vrai ça, ils voulaient quoi ces types ? Personne ne répondit. Au bout de quelques secondes, Clément lui conseilla d'oublier ce qu'il venait de voir et tout devrait rentrer dans l'ordre, cependant, Naomi n'était pas de cet avis.

- Dis-lui. Maintenant qu'ils ont vu son visage, il est en danger lui aussi.

Clément soupira. Le simple fait de lâcher du regard la fenêtre le rendait complètement nerveux... Mais les regards appuyés eurent raison de lui : il allait dire la vérité à son voisin.

- Je ne m'appelle pas Clément et elle ne s'appelle pas Naomi non plus. En fait, nous ne sommes même pas mariés ! Il fit une courte pause pour regarder la fenêtre. On se connait depuis le jardin d'enfants mais il n'y a rien de plus entre nous... C'est une histoire montée de toute pièce par les flics de notre ville. Nous sommes des témoins sous protection.

Voilà donc pourquoi ils se comportaient bizarrement ces nouveaux voisins... En y réfléchissant bien, c'était quand la dernière fois qu'ils étaient embrassés ? Ou qu'ils se tenaient la main en public ? Tous les couples n'étaient pas obligés d'être aussi démonstratif mais même chez eux, ils gardaient une certaine distance. Il pouvait y avoir bons nombres d'explications : jeunes mariés, disputes de couple, mariage forcé. Mais finalement, non. Ils n'étaient que de simples amis.

- Je m'appelle en réalité Gabriel.

- Et moi Ambre.

- J'étais en galère d'argent un jour... Alors j'ai emprunté... à un gars qu'il ne fallait pas. Ambre m'a accompagné et ça ne s'est pas passé comme prévu. Nous sommes arrivés au beau milieu d'un règlement de compte... On a fui en quatrième vitesse vers le commissariat le plus proche qui nous a créé ce tissu de mensonges, le temps d'avoir plus de preuves.

- Mais ils nous ont quand même retrouvé. Et je doute qu'ils apprécient le fait que vous soyez venu nous aider... Je crois qu'ils vont en avoir après vous maintenant.

Décidément, il allait de mauvaises nouvelles en mauvaises nouvelles ! Hoon voulait seulement aider ses voisins et voilà qu'il se retrouvait avec un groupe de tueurs sur les bras. Que devaient-ils faire maintenant ? Aller voir la police pour demander une protection ? Ou sinon, il pouvait quitter la ville et recommencer une nouvelle vie ailleurs...

- Voyons, pour vos beaux yeux j’accepterais que me faire poursuivre par la mafia ! Ahaha.

Pour toute réponse, la demoiselle se contenta de lever les yeux au ciel et reporta son attention sur son soi-disant mari. Comment leur voisin pouvait-il prendre la nouvelle aussi bien alors qu'il venait d'apprendre qu'il allait être poursuivit par la mafia ? Heureusement, il se rattrapa assez vite avec son air sérieux et en demandant si il n'y avait pas un plan B au cas où ; un endroit où se cacher car Hoon ne semblait pas ravi à l'idée d'aller voir la police. Le médecin avait des doutes quant à la fiabilité de la police.

- Ouais... On nous a donné le nom d'un flic mais j'ai quelques doutes moi aussi.

- Si y'a pas d'autres choix, autant aller les voir ! On ne va pas rester plantés là à attendre leur retour. Notre dossier a forcément été transféré !

Ambre était déterminée et il fallait dire que dans son genre, elle en imposait pas mal ! Lorsqu'elle avait décidé quelque chose, il fallait le faire. Les garçons n'eurent pas d'autres choix que de la suivre jusqu'à commissariat. Il faisait nuit, les rues étaient plus tranquilles et ils ne firent pas de mauvaises rencontres. Arrivés là-bas, Ambre expliqua qu'elle demandait à voir le Capitaine Rolzen de toute urgence ; manque de pot, c'était pile la période de ses vacances. Décidément, tout tombait au même moment ! A croire que ce n'était qu'une simple coïncidence.

Pour une des rares fois, Ambre commença à paniquer. Enfin, plus précisément, elle s'énerva et hurla contre le policier à l'accueil ; le pauvre homme n'était au courant de rient et expliquait que ce n'était pas de sa faute si le Capitaine avait posé ses vacances. Cela ne calma pas la demoiselle qui revient à la charge de plus belle en expliquant sa situation et surtout, pourquoi il était si urgent de votre le Capitaine. Elle était à deux doigts de passer par dessus le comptoir et coller une beigne au policier si Gabriel ne l'avait pas retenu, lui demandant de se calmer.

- Bon, bon, on se calme, ok ? Je comprends que votre situation ne soit pas simple... Je peux... Je peux vous conseiller d'aller voir quelqu'un.

- Mais je veux pas voir quelqu'un, je veux voir le Capitaine, crétin !!

- Ecoutez. Cette dame, elle... Elle peut vous rendre toute sorte de service. Je suis sûre qu'elle peut vous filer un coup de pouce si vous êtes prêt à payer.

Rapidement, il prit un morceau de papier et nota un nom et une adresse, puis tendit le papier au trio. Sur ce papier, était inscrit "Abbygaëlle Midford, Hôtel Monte Carlo". Le policier en rajoutait une couche en disant qu'il n'y avait qu'elle dans la ville pou rendre service ou le Ténébreux également ; mais que pour le moment, la police ne pouvait pas faire grand chose concernant leur affaire. Bredouilles, le trio sortait du commissariat.

- Alors, on fait quoi... ? On va voir Midford ou le Ténébreux ? Je ne comprends pas grand chose moi à cette ville... Hoon ! Est-ce que tu recommandes l'un plus que l'autre ? Ou, est-ce qu'on attend le retour du Capitaine ?

Décidément, Ambre ne ressemblait plus du tout à la si gentille et douce voisine ; maintenant, on aurait dit un chien enragé qui ne trouvait pas quoi manger depuis plusieurs jours. Ainsi, la demoiselle devait être quelqu'un de difficile à vivre au quotidien et surtout, qui n'avait pas la langue dans sa poche ! De quoi lui attirer des problèmes ça encore. Gabriel, quant à lui, était beaucoup plus calme et avait évoqué les différentes possibilités... Le Ténébreux était également une porte de secours ? Apparemment, il avait une certaine réputation ici et ailleurs, peut-être qu'il saurait les conseillers.

- Eh bien… Je suis pas très calé sur les rumeurs des uns et des autres. Je suis là depuis moins d’un an, donc bon. Je pense qu’attendre le capitaine c’est pas notre meilleure chance de survie. Le Ténébreux passe des contrats, donc on lui sera redevable. Midford je la connais pas vraiment, elle dirige le journal de la ville je crois… J’ai pas énormément d’argent, mais on peut peut-être négocier ? Je dirais Midford…

Le faux couple ne semblait pas plus rassuré que ça... Mais puisque le Capitaine était partie pile au moment où ils rencontraient des problèmes, il n'avait pas d'autres choix que de gérer cette situation eux même. Dans tous les cas, Ambre ne voulait pas attendre et était même prête à prendre les armes une nouvelle fois ! Ils se dirigèrent donc vers l'adresse indiquée sur le morceau de papiers, celle de l'hôtel Monte Carlo. Peut-être qu'elle n'y serait pas à cette heure ? Peut-être qu'elle dormirait... Mais, que pouvaient-ils faire d'autre ?

Ils arrivèrent dans ce fameux Hôtel. Tout était luxueux et ce n'était pas n'importe qui qui pouvait se permettre de se loger ici ; le prix de la nuit posait déjà les bases du reste des services et les tenues très classes des grooms en disait long sur les clients qui devaient venir ici. Timidement, Gabriel s'avança vers l'accueil et demanda à parler à Abbygaëlle Midford, précisant qu'ils avaient été envoyé par un policier car elle pourrait sans doute les aider pour quelque chose. On leur demanda de patienter plusieurs instants avant qu'un groom ne leur demande de le suivre.

Ambre fut la première à le suivre. Ils ne montèrent pas dans les chambres ou n'allèrent pas vers un bureau ; au contraire, ils descendirent les escaliers. Au lieu de se retrouver vers les ordures ménagères ou la sortie de secours, ils arrivèrent dans une grande salle plus sombre mais tout aussi bien décorée. A cette heure-ci, il n'y avait pas grand monde mais les verres laissés sur une des tables laissaient sous entendre qu'il y avait plusieurs personnes dans cet endroit. L'employé leur demanda de s'asseoir sur le canapé et d'attendre l'arrivée de Mademoiselle Midford. Il remonta aussitôt.

Ils n'eurent à attendre que quelques minutes avant de voir débouler une grande dame aux cheveux gris. Loin d'être vieille comme pouvait le sous-entendre ses cheveux, elle avait les yeux d'un vert émeraude et était très bien maquillée. Habillée d'un tailleur et des talons haut, elle avait un air hautain qui ne donnait pas envie à quiconque de négocier avec elle. Souriant à pleine dents, elle s'assit en face du trio -sans leur serrer la main- et leur proposa de boire un petit quelque chose avant de commencer. Sans hésiter, Ambre prit un whisky.

- Alors. Mon collègue me dit que vous avez été envoyé par un policier qui vous a donné mon adresse... Vous devez être dans une sacré galère pour faire appelle à moi.

On ne pouvait pas dire qu'elle n'avait pas confiance à elle ; tout chez elle respirait la confiance en soi ! Elle se tenait droite, la tête haute et parlait très distinctement. A première vue, on aurait pu penser que cette femme n'avait peur de rien. Ambre leur expliqua donc leur problème dans les moindres détails mais également que la personne censée les protéger n'était pas là et qu'ils voulaient à tout prix être en sécurité... Et qu'ensuite, un policier leur avait glissé son nom pour résoudre le problème.

- Mmh. Je vois. Et, vous seriez prêt à payer combien pour que je vous rende ce petit service ?

Elle regarda chaque personne. Il fallait certainement se douter que le prix serait élevé mais peut-être qu'elle était ouverte à d'autres propositions ?